Première rencontre entre Thibaut Lambert et la Seconde GT2

Jeudi 03 octobre, après la récréation confortablement installés au CDI, nous rencontrons pour la première fois Thibaut Lambert, le dessinateur de Lettres retrouvées de Louise Pikovsky. Avec son aide, notre objectif est de réaliser des planches de BD à partir d’un scénario que nous allons écrire.

Thibaut commence par présenter la genèse de son album ; contacté par son éditrice, elle lui propose de rencontrer une journaliste, Stéphanie Trouillet qui a écrit un scenario et un web documentaire sur une jeune lycéenne juive, déportée et gazée, avec toute sa famille, à son arrivée à Auschwitz, en 1944. Pour Thibaut, ce fut comme une évidence : il avait l’impression que Louise était une cousine et faisait partie de sa famille. Le projet est défini comme une « colocation imaginaire » et l’envie devient un moteur de la création.

Le scénario devient un lieu de rencontre entre littérature, peinture, cinéma, sculpture : les premières lignes du récit doivent fixer le lieu, le temps, les dialogues, et faire vivre les personnages. Il faut ensuite travailler le rythme et créer de l’empathie pour le personnage principal afin que les lecteurs n’aient plus envie de lâcher le livre.

Le dessinateur se lance ensuite dans le story-board , une étape exigeante qui permet de découper les pages en cases et de définir un rythme ; en effet, il doit songer à équilibrer la part des dialogues et celle des images et ajouter les sources de lumière. La notion de rythme est, en effet, primordiale pour conserver l’intérêt. Thibaut fait circuler les dessins des différentes étapes afin que les élèves visualisent les étapes de la création artistique.

Une fois le story-board terminé, au stylo, le dessinateur passe à la phase dessin appelée : le crayonné. Une recherche documentaire est nécessaire pour faire revivre le quotidien du personnage dans le Paris des années 40. Chaque dessin est repris pour la phase du crayonné et le moindre détail est scruté : vêtements, ameublement, architecture : il faut s’assurer que tout est conforme au cadre historique prédéfini.

Ensuite, le dessinateur travaille à l’encre de chine avant de numériser ses créations et de colorer ses dessins par ordinateur. L’ajout de la couleur va permettre de faire naître l’émotion et de définir une ambiance, une atmosphère.

La fin de notre séance consiste en ateliers de dessin : à partir de patates, nous dessinons d’abord un visage ; Thibaut nous guide pas à pas. Notre deuxième exercice consiste à apprendre à respecter les proportions d’un corps humain et nous terminons par une tentative de représentation du dessinateur qui, tel un modèle, prend la pose pour nous : il nous demande d’aiguiser notre sens de l’observation et de noter le moindre petit détail de sa silhouette.

Pour notre prochaine rencontre, nous devrons lui présenter les personnages de Cris, le roman de Laurent Gaudé, que nous sommes en train de découvrir ; il a pour cadre la première guerre mondiale et nous pourrons y suivre le quotidien, dans les tranchées, d’un groupe de soldats. Il nous faudra écrire un scénario à partir de nos notes de lecture et choisir quelles scènes nous allons représenter et à partir de quels points de vue nous allons dessiner.

Laurence Durupt,

Professeure de Lettres